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Energie : une politique volontariste pour surmonter les crises

 Les prix du pétrole qui grimpent en flèche suffisent à le démontrer: nous avons atteint une nouvelle crise énergétique. Il s’agit d’une crise structurelle, liée à la manière dont nous produisons l’énergie. Ainsi, nous dépendons d’énergies non-renouvelables (pétrole, gaz, nucléaire,…) à raison de plus de 90% à l’échelle mondiale, et de 80% en Suisse. Mais plus encore que la production, la consommation dans les pays riches est bien supérieure à ce que les ressources naturelles permettent de supporter.

N’oublions pas que l’énergie se consomme, sous forme d’électricité, mais cela ne représente que moins de 10% du total de l’énergie consommée. Ce sont d’abord les transports (individuels, mais aussi les transports de marchandises),  l’industrie et le chauffage des immeubles qui pèsent.

Cette dépendance lourde à des ressources non renouvelables pose au moins trois problèmes :

  • Environnemental. Les rejets de gaz carboniques qu’impliquent les énergies non-renouvelables (le nucléaire aussi, voir p.8) contribuent au réchauffement climatique qui a des conséquences désastreuses à l’échelle de la planète, comme en Suisse (secteur touristique notamment ; voir p. 7).
  • Géopolitique. Une grande partie des tensions, des guerres, des aventures impérialistes, sont dues à la volonté de contrôler les ressources énergétiques en voie de raréfaction, voire d’épuisement.
  • Social. Les individus ne sont pas égaux devant l’accès à l’énergie. Alors qu’elle est devenue un élément essentiel du bien-être, les plus pauvres, à l’échelle de la planète, en sont encore privés. A une autre échelle, dans les pays riches, les nantis peuvent se permettre de pur gaspillages (4X4 en ville, voyages en avion fréquents,…) qui ont des coûts sociaux élevés (pollution, maladies,…). 

 

Sortir de la crise

Comment sortir de cette crise de long terme ? En agissant sur les deux côtés de la chaîne énergétique : la production et la consommation.
Pour la production, il faut mettre en œuvre une politique forte et volontariste pour les énergies renouvelables. Cela est techniquement possible. Ce qu’il manque encore c’est la volonté politique et les investissements qui vont avec. A l’heure où les forces conservatrices poussent pour relancer l’aventure nucléaire, il est nécessaire de montrer l’efficacité, le coût avantageux et la possibilité réelle de développer les alternatives.

Mais la production n’est qu’un aspect, ce que l’on oublie souvent. La réduction de la consommation doit fournir l’essentiel de l’effort. Heureusement, aujourd’hui, il est possible de baisser la consommation d’énergie sans baisser la qualité de vie. L’efficacité énergétique est à encourager dans l’aménagement du territoire: les transports publics, plutôt que la voiture; un habitat dense et groupé plutôt qu’un éclatement de la ville ; des normes strictes en matière de construction de bâtiments. L’efficacité énergétique doit aussi être promue dans l’industrie, jusqu’à la production de biens d’usage quotidien.

Une action publique nécessaire

Comment mettre en œuvre ce programme? Deux objectifs sont essentiels : la garantie de l’approvisionnement, et un accès suffisant, y compris dans les pays déshérités, aux ressources énergétiques. Il est évident que le marché laissé à lui-même est incapable d’y répondre. Les collectivités publiques, à tous les niveaux doivent donc jouer un rôle essentiel en matière de réduction de la consommation, de contrôle de la distribution, comme de production alternative. A cet égard, la Loi sur l’Approvisionnement en Electricité (LApEl), actuellement en gestation aux Chambres fédérales, devra être examinée d’un regard des plus critiques.

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