Linitiative pour lAVS sur laquelle nous votons le 24 septembre prochain demande quune partie du bénéfice net de la Banque nationale soit versée au fonds de compensation de l’AVS, hormis une part annuelle d’un milliard de francs qui est versée aux cantons, ce montant peut être indexé au coût de la vie.
Cette initiative, lancée en 2001 et déposée en 2002 avec plus de 116’000 signatures est une réponse aux attaques de la droite contre lAVS. Souvenez-vous, en 2000, un certain Christophe Blocher avait même proposé de privatiser lAVS, pilier de la sécurité sociale Suisse. Devant le tollé qua soulevé sa proposition, nous nen avons plus entendu parler, mais ce discours a provoqué une grande inquiétude dans la population.
LAVS fonctionne bien
Grâce à la croissance économique, il a été possible de financer de plus en plus de rentes sans augmenter les cotisations. Malgré une augmentation de 75 % du nombre de retraités entre 1975 et 2005, les dépenses de lAVS sont restées entre 6 et 7% du produit intérieur brut ! Cela a été rendu possible par laugmentation de la productivité, la croissance économique, laugmentation des salaires et du travail des femmes. Les cotisations salariales nont plus augmenté depuis trente ans. En 1999, la TVA a été relevée de 1% au bénéfice de lAVS, mesure largement acceptée par le peuple.
Depuis 1980, lAVS a enregistré quatre années déficitaires, en raison de la faiblesse de la conjoncture économique. Dès 2003, lAVS a de nouveau fait des bénéfices de lordre de 2 milliards par année, (2,3 milliards en 2005).
Malgré cette situation positive, le Conseil fédéral continue son discours pessimiste et propose une réduction des prestations de lAVS. Lâge de la retraite devrait passer à 65 ans pour tout le monde, sans flexibilisation générale. La retraite anticipée ne serait possible que pour les personnes à laide sociale, à lAI ou au chômage. Ladaptation des rentes à lévolution des salaires et au renchérissement serait supprimée (indice mixte). Ces plans pèseraient très lourd, comme le montrent les calculs du Conseil fédéral. Dici à 2020, les réductions sélèveraient à 8 milliards de francs par an, soit une baisse des rentes de 20%. De nombreuses personnes âgées devraient solliciter les prestations complémentaires dont une bonne partie est financée par les cantons.
Financement complémentaire
Pour nous il nest pas question de baisser les prestations de lAVS et lindice mixte doit rester en vigueur. Il est important de mettre sur pied un financement complémentaire à ceux en vigueur actuellement. Avec les bénéfices de la BNS, lAVS pourra compter sur un financement complémentaire bienvenu.
Lindépendance de la BNS, nest pas touchée par linitiative pour lAVS, les dispositions constitutionnelles et légales garantissant cette indépendance ne sont pas modifiées. Dans les faits, il ny a pas de différence pour la BNS entre la situation actuelle, qui attribue une partie de ses bénéfices nets à la Confédération et aux cantons avec celle que nous demandons, soit une distribution entre les cantons et le Fonds de lAVS. Prétendre le contraire relève soit dun manque flagrant dinformation, soit dune parfaite mauvaise foi.
Cette nouvelle répartition ne crée pas, pour la BNS, de risque supplémentaire de pressions sur son activité ou sa mission de défense du franc suisse. Le Fonds AVS, comme la Confédération actuellement, ne sera pas actionnaire de la banque et donc pas représenté au Conseil de banque, contrairement aux cantons. Il ne pourra de ce fait pas faire pression sur la politique de la banque et nous nenvisageons pas de changer cette situation. Cela dit, lorsque lon apprend que les actionnaires, purement historiques, que sont les cantons estiment que la BNS ne distribue pas une part suffisamment importante de son bénéfice historique de 2005 (12,8 milliards), nous constatons que les pressions que les dirigeants de la BNS semblent craindre existent déjà, mais ne les troublent pas outre mesure.
Les résultats financiers du premier semestre 2006 (environ 2 milliard), qualifiés de mauvais par la BNS, démontrent que notre projection de 4 milliard de revenus annuels moyens est tout à fait réaliste. Nos chiffres sont dailleurs inférieurs puisque basés sur un bénéfice moyen de 3,345 milliards par année.
Une contribution supportable
La fortune de la BNS est actuellement denviron 110 milliards de francs. Cette réserve la place vers le 5ème rang mondial devant les USA et la Grande Bretagne, par exemple. Cette réserve, évidemment intouchable, est constituée de 29 milliards en or et le reste en obligations et devises. De plus, la BNS disposait, au 31 décembre 2005, dun montant de 16,5 milliards de francs pour les distributions futures destinées aux cantons et à lAVS, si notre initiative est acceptée. Les cantons, eux, recevront autant dargent quils en obtenaient lors du dépôt de linitiative, soit un milliard par an.
Notre initiative met en place un financement complémentaire de lAVS qui garantira les rentes, ne coûtera rien au actifs ni aux jeunes, rien à léconomie ni aux entreprises. Elle retardera de 10 ans le relèvement de la TVA. Lobjectif de 1,5 milliard supplémentaire pour lAVS est supérieur à ce que rapporterait 1 point TVA.
Hans Peter Tschudi, persuadé que le peuple devait sopposer à tout démantèlement de lAVS, a déclaré lors du lancement de linitiative : « La solidarité entre générations doit être renforcée. Cest le but de linitiative «Bénéfices de la Banque nationale pour lAVS». Il est dans le plus grand intérêt de ce pays et de sa population quelle aboutisse.»
En votant OUI le 24 septembre, nous garantissons la pérennité de lAVS