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Asile et étrangers: mobilisation générale pour le double NON le 24 septembre

Pages de gauche a souvent évoqué les durcissements de le LEtr et de la LAsi, c’est pourquoi nous ne détaillons pas le contenu de ces deux lois, mais rappelons la logique des mesures indignes, qui conduiront à davantage de stigmatisation des personnes d’origine étrangère en Suisse.

Samedi 17 juin 2006, journée des réfugié-e-s, 11’000 personnes manifestent à Berne contre des textes législatifs qui sont certainement la démonstration la plus inquiétante de l’alignement total d’une majorité des représentant-es de la droite sur les positions de l’UDC. Quelques exceptions notoires: une ancienne collaboratrice personnelle de Ruth Metzler, Isabelle Chassot, aujourd’hui Conseillère d’Etat fribourgeoise s’exprime contre la loi sur l’asile, ou une libérale vaudoise, Suzette Sandoz, qui monte au créneau contre le pouvoir d’appréciation laissé aux fonctionnaires d’état civil de célébrer ou non un mariage. Assez rare pour être souligné! Le rejet des deux lois par le Gouvernement de Bâle Ville est aussi un signe de résistance important. Espérons que d’autres villes et cantons lui emboîtent le pas.

La peur de la « surpopulation étrangère

L’enjeu du 24 septembre, comme à chaque votation sur ce thème, nous ramène aux racines de la politique migratoire suisse. Alors replantons le décor. La veille de la manifestation, le Professeur Jean- François Bergier rappelait, à l’occasion des 70 ans de l’Organisation suisse d’aide aux réfugié-e-s (OSAR) une tradition humanitaire suisse à géométrie variable, en fonction de l’appartenance religieuse, nationale ou idéologique. Le meilleur exemple est évidement la libéralité dont fit preuve la Suisse envers les opposant- e-s au communisme. Bien avant de légiférer sur l’asile – la loi date de 1979 – l’utilitarisme et l’obsession de la «surpopulation étrangère» – terme dont la longévité fait proprement peur puisqu’il se trouve toujours à l’article 16 de l’actuelle loi sur le séjour et l’établissement des étrangers – donnaient donc le ton. Dès lors qu’un Office central de police des étrangers est créé en 1917, l’idée selon laquelle certaines catégories d’étrangers sont «inassimilables» et qu’il faut s’en prémunir s’impose. En plein antisémitisme des années vingt, la cible est vite trouvée. Mais, si les cibles vont évoluer, le pli est pris! La Suisse a émis une réserve à la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale de 1967, afin de préserver sa marge de manoeuvre dans la législation sur les immigré-e-s. Les personnes sont en effet traitées différemment au moment de l’admission en Suisse, mais le sont également, lors d’un séjour légal en Suisse, selon qu’elles sont turques ou tchadiennes, ou au contraire allemandes. Au chapitre de l’asile, l’exclusion de l’aide sociale sera étendue à l’ensemble des requérant-e-s d’asile débouté-es. L’aide d’urgence pourra être réduite. Les requêtes de personnes dépourvu-e-s de passeports ne seront plus examinées. Une personne étrangère risquera deux ans de prison et un-e mineur-e un an, sans l’ombre d’une condamnation pénale! Discrimination et soupçon: c’est avec ces lunettes réductrices que s’appréhende la migration.

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