Pages de gauche a souvent évoqué les durcissements de le LEtr et de la LAsi, cest pourquoi nous ne détaillons pas le contenu de ces deux lois, mais rappelons la logique des mesures indignes, qui conduiront à davantage de stigmatisation des personnes dorigine étrangère en Suisse.
Samedi 17 juin 2006, journée des réfugié-e-s, 11’000 personnes manifestent à Berne contre des textes législatifs qui sont certainement la démonstration la plus inquiétante de lalignement total dune majorité des représentant-es de la droite sur les positions de lUDC. Quelques exceptions notoires: une ancienne collaboratrice personnelle de Ruth Metzler, Isabelle Chassot, aujourdhui Conseillère dEtat fribourgeoise sexprime contre la loi sur lasile, ou une libérale vaudoise, Suzette Sandoz, qui monte au créneau contre le pouvoir dappréciation laissé aux fonctionnaires détat civil de célébrer ou non un mariage. Assez rare pour être souligné! Le rejet des deux lois par le Gouvernement de Bâle Ville est aussi un signe de résistance important. Espérons que dautres villes et cantons lui emboîtent le pas.
La peur de la « surpopulation étrangère
Lenjeu du 24 septembre, comme à chaque votation sur ce thème, nous ramène aux racines de la politique migratoire suisse. Alors replantons le décor. La veille de la manifestation, le Professeur Jean- François Bergier rappelait, à loccasion des 70 ans de lOrganisation suisse daide aux réfugié-e-s (OSAR) une tradition humanitaire suisse à géométrie variable, en fonction de lappartenance religieuse, nationale ou idéologique. Le meilleur exemple est évidement la libéralité dont fit preuve la Suisse envers les opposant- e-s au communisme. Bien avant de légiférer sur lasile la loi date de 1979 lutilitarisme et lobsession de la «surpopulation étrangère» terme dont la longévité fait proprement peur puisquil se trouve toujours à larticle 16 de lactuelle loi sur le séjour et létablissement des étrangers donnaient donc le ton. Dès lors quun Office central de police des étrangers est créé en 1917, lidée selon laquelle certaines catégories détrangers sont «inassimilables» et quil faut sen prémunir simpose. En plein antisémitisme des années vingt, la cible est vite trouvée. Mais, si les cibles vont évoluer, le pli est pris! La Suisse a émis une réserve à la Convention internationale sur lélimination de toutes les formes de discrimination raciale de 1967, afin de préserver sa marge de manoeuvre dans la législation sur les immigré-e-s. Les personnes sont en effet traitées différemment au moment de ladmission en Suisse, mais le sont également, lors dun séjour légal en Suisse, selon quelles sont turques ou tchadiennes, ou au contraire allemandes. Au chapitre de lasile, lexclusion de laide sociale sera étendue à lensemble des requérant-e-s dasile débouté-es. Laide durgence pourra être réduite. Les requêtes de personnes dépourvu-e-s de passeports ne seront plus examinées. Une personne étrangère risquera deux ans de prison et un-e mineur-e un an, sans lombre dune condamnation pénale! Discrimination et soupçon: cest avec ces lunettes réductrices que sappréhende la migration.