L'Ecole polytechnique fédéral de Zürich (EPFZ) a annoncé hier dans sa conférence de presse annuelle qu'elle comptait mettre en oeuvre des bourses au mérite afin d'attirer les "meilleurs étudiants". Ces bourses de 21 000 francs par an seront financées par des moyens financiers externes (qui ne sont pas précisés). Ceci se fait au lieu de développer les bourses sur critères sociaux, alors que la Suisse est un des pays industrialisés qui connaît le moins bon système d'aide aux études supérieures.
Cette annonce vient (est-ce un hasard?) une semaine à peine après que le patronat regroupé en "economiesuisse" ait lancé une de ses "annonces provocatrices" où elle proposait, entre autres, une participation accrue des étudiant-e-s au financement des hautes écoles, une augmentation des taxes d'études et une augmentation spécifique des taxes d'études pour les "mauvais" étudiants.
Carotte pour les "bons", coup de bâton pour les "mauvais": dans un cas comme dans l'autre la logique est identique. Il s'agit de montrer que les universités et les établissements d'enseignement supérieur ne remplissent pas une fonction de service public, qu'ils n'ont pas vocation à participer à la démocratisation du savoir, mais uniquement à être géré sur des critères économiques (désengagement de l'Etat, baisse des crédits publics, augmentation de la part du secteur privé) afin de fournir chaque année à l'industrie sa masse de cerveaux adaptés.