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Reconstruire la culture libre

Lawrence Lessig, professeur de droit à Stanford, fait partie des créateurs des licences «Creative commons». Cet extrait de son livre, Culture libre, explique le sens des ces licences.

L’argument qui distingue «Creative commons» de nombreuses autres entreprises du même type est que nous ne sommes pas seulement intéressés par le fait de parler d’un domaine public ou de faire en sorte que le législateur aide à construire un domaine public. Notre but est de construire un mouvement de consommateurs et de producteurs de contenus qui aident à créer un domaine public et, par leur travail, démontrent l’importance du domaine public pour la créativité.

Le but n’est pas de combattre toutes les formes de copyright. Le but est de les compléter. Les problèmes que la loi crée pour nous actuellement sont les conséquences involontaires de lois écrites il y a des siècles et appliquées à une technologie inimaginable au moment de leur conception. Ces règles n’ont pas de sens dans le contexte des technologies numériques. De nouvelles règles sont requises, avec des libertés différentes, exprimées de telle manière que des être humains puissent les comprendre sans recourir à des avocats. « Creative commons » donne aux gens une manière de commencer efficacement à construire ces règles.

Dans les six premiers mois de l’expérience «Creative commons», plus d’un million de contenus ont été placés sous l’une de ces licences de culture libre. L’étape suivante serait de nouer des partenariats avec des fournisseurs de contenus pour les aider à appliquer ce genre de licences. Puis, il s’agirait d’observer le développement d’une sphère créatrice basée sur des contenus libérés.

Ce sont les premières étapes pour la reconstruction d’un domaine public. Ce ne sont pas de simples arguments, mais des actions. Construire un domaine public permet de démontrer son importance pour la créativité et l’innovation. «Creative commons» compte sur des actions volontaires pour mener à bien cette reconstruction. «Creative Commons» est juste un exemple d’effort volontaire et de créateurs. Le projet n’est pas en compétition avec le copyright; il le complète. Son but n’est pas de supprimer le droit d’auteur, mais de rendre plus facile, pour les auteurs, la mise en place de droits flexibles et d’application aisée. Avec cette entreprise, nous servons avant tout la créativité.

Ce texte a été publié par L. Lessig sous une licence qui autorise sa modification pour autant que l’auteur soit nommé et que le but ne soit pas commercial. La traduction est le fruit du projet wikisource et est soumise à la même licence. L’adaptation est de Benoît Gaillard.
 

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