La réelle surprise du 8 février dernier était le vote zurichois pour la suppression des forfaits fiscaux. Les journaux ont en abondamment parlé et le débat a, sur Vaud, une résonance particulière.
Notre grand quotidien vaudois a consacré samedi 14 février 1 page à ce sujet. Au menu, un interview d'un avocat-(dé)fiscaliste et réactions de 3 personnalités politiques.
Parmi celles-ci, la présidente du parti libéral vaudois disait que "le reproche qui revient le plus souvent dans la bouche du public est son manque de transparence. La nécessité d'une ordonnance fédérale détaillée se fait sentir de manière de plus en plus pressante. Il faut fixer des règles plus claires car les gens n'imaginent pas vraiment ce qu'est un forfait fiscal."
D'une part, "les gens" savent qu'un forfait fiscal est une injustice. D'autre part, si la Confédération (re)fixe des règles claires mais injustes (en passant ces règles existent déjà et sont contenues dans la loi sur l'harmonisation fiscale de 2001), on ne sera pas plus avancé. Il est intéressant de constater que les fédéralistes libéraux voient en la Confédération leur meilleur sauveur.
Quant à lui, le Conseiller d'Etat Broulis se réfugiait derrière le côté "extrêmement techniques" des questions fiscales pour ne pas répondre. Toutefois, le Président -pédagogue affirme qu'il expliquera aux Vaudois leur intérêt à maintenir les forfaits fiscaux. En effet, cela "[…] représente 165 millions de francs par année dans les caisses publiques. La perte de ces recettes serait inévitablement reportée sur les autres contribuables."
Pourtant, lors de la précédente votation, il semblait que les pertes fiscales n'étaient pas si graves que ça et que, au contraire, moins d'impôts permettaient de relancer l'économie. Discours de circonstance ou de classe?
En outre, dans le cas où les forfaits fiscaux seraient supprimés, les précédents bénéficiaires de ces forfaits qui ne seraient pas partis, continueront à payer des impôts. Tout serait alors compensé et la justice sociale un peu sauvée.