Le 28 novembre, c’est toujours oui à la loi COVID

La rédaction •

Rien ne semble avoir bougé depuis septembre concernant le taux insuffisant de vaccination suisse comparé à d’autres pays occidentaux, voire à la moyenne européenne. L’approche de ce dimanche de votation a ajouté à cela une radicalisation des milieux « anti-pass », entre discours ubuesques et délirants et actions grotesques et ridicules.


Le 28 novembre, ce sera toujours oui pour nous. Parce qu’en plus de fournir une nouvelle fois des aides financières essentielles, la nouvelle Loi COVID-19 crée la base juridique du certificat COVID, lequel est un moyen sûr de documentation de la vaccination ou d’un résultat de test négatif. De surcroît, elle permet d’envisager sereinement la mise en place de nouvelles mesures en cas de dégradation de la situation sanitaire. Si nous nous souvenons de ce qu’il en était il y a exactement un an, force est de constater que l’instauration du pass sanitaire, mais surtout de la vaccination, a permis le retour à une vie économique sociale, culturelle et collective plus sereine, sinon tout à fait normale.

Seulement, métastases bruyantes d’un individualisme irresponsable, une minorité — comme l’ont encore montré les derniers sondages à une semaine des votations — qu’on nous dit hétéroclite, apolitique et citoyenne occupe toujours plus de place dans le débat public, bien davantage que lors de la précédente votation. Selon celle-ci, notre démocratie serait menacée, notre constitution tout simplement bafouée.

D’une part, cette minorité n’a rien d’apolitique ou d’hétéroclite. Des manifestations qui acceptent d’ignobles références à l’Holocauste, qui acceptent que des portraits d’Anne Frank décorent des pancartes et qui donnent la parole à des figures connues de l’extrême droite n’ont rien d’apolitique. Au contraire, les sondages montrent très clairement que l’écrasante majorité de l’opposition à la loi émane des rangs de l’UDC.  Parmi ces personnes, il n’y a donc rien d’étonnant à retrouver des visions du monde et de l’histoire chères à la droite radicale. Qu’elles attribuent la crise du Covid aux pharmas, au Conseil fédéral, à Joe Biden ou à Bill Gates, les différentes versions se côtoyant ont toutes en commun de nous ôter notre pouvoir d’action en nous dépeignant comme manipulé·e·s et victimes. Cette vision a toujours été celle de l’extrême droite.

D’autre part, le Conseil fédéral comme le Parlement ont toujours agi en conformité avec la Constitution et les autres institutions démocratiques. Ce qui est un peu moins démocratique, c’est d’attiser la haine à l’égard des responsables politiques, c’est d’utiliser l’argent de multimillionnaires pour inonder la Suisse entière d’une propagande mensongère, c’est de prêter à des personnalités et des médias des propos qui ne sont pas les leurs.

Ce mouvement est complotiste. Il n’est ni citoyen ni démocratique. Il ne fait que produire une myriade de fausses informations chaque jour et chaque heure et, dès lors que le ou la moindre spécialiste, scientifique, politique ou citoyen·ne a l’indélicatesse démocratique de les contredire, se déverse alors au mieux un torrent d’insultes, au pire des menaces de mort.

Ce dimanche il est important de voter oui. Une fois cette échéance passée, il faudra réfléchir à une sortie de crise solidaire et collective. Car paradoxalement, en restreignant le vaccin à un choix personnel, le Conseil fédéral joue sur le même tableau que ses adversaires. Il est urgent de s’affranchir de cette logique individualiste. Le Covid est une question de santé publique, c’est-à-dire qu’il nous concerne et nous relie toutes et tous. En société et encore plus en démocratie, les libertés sont avant tout collectives. Les solutions et futures mesures devront l’être également.

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