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Introduction

Alors que les habituelles annonces d’augmentation des primes d’assurance-maladie arrivent dans nos boîtes aux lettres, nous republions en ligne une large partie du dossier que nous avons consacré à ce thème ce printemps.

Notre dossier a été pensé et rédigé avant que la crise du COVID-19 n’éclate en Europe. Il souhaitait à l’origine préparer les débats de ces prochaines années sur l’indispensable transformation du système d’assurance-maladie en Suisse, alors que plusieurs propositions vont bientôt être discutées.

La pandémie ne change rien à cela, mais, comme souvent les grandes crises, elle révèle avec une acuité extrême les problèmes déjà existants. Nous rappelons dans le dossier que la mainmise des assurances privées sur le domaine des soins en Suisse a eu des conséquences néfastes depuis l’introduction de la LAMal. Dans la situation actuelle, ces conséquences deviennent catastrophiques.

Le nombre de lit d’hôpital par habitant·e a ainsi été divisé par trois en quarante ans, et le nombre d’hôpitaux par deux, pour ne prendre que ces exemples. Focalisées sur la réduction des coûts et sur de supposées « sur-capacités », notamment dans le domaine hospitalier, les assurances et les élu·e·s qu’elles rémunèrent ont systématiquement attaqué les institutions et leurs personnels qui, aujourd’hui, luttent pour la survie de milliers de personnes frappées par un virus hier encore inconnu.

Pour pouvoir encaisser un choc pareil à celui que nous sommes en train de vivre, il est nécessaire que le système de santé, et pas seulement les hôpitaux, aient des « sur-capacités », qu’il faudrait plutôt appeler des réserves. Et pour pouvoir garantir ces dernières, il est tout autant nécessaire qu’il fasse partie du service public, car l’économie privée considérera toujours de telles réserves comme des coûts superflus.

En temps normal, cette politique d’austérité se traduit par une dégradation de certains soins, un surcroît de stress pour le personnel et des inconvénients pour la population qui peuvent paraître mineurs. En temps d’épidémie, cela se traduit par des mort·e·s, comme nous le voyons aujourd’hui. Les charlatan·e·s de l’ultra-libéralisme qui nous imposent ce système depuis des décennies en sont directement responsables, il ne faudra pas l’oublier.

À lire dans ce dossier :

« Petite histoire de l’assurance-maladie en Suisse »

« La santé quand on ne peut pas se la payer »

« Un système dispendieux et injuste »

« Pour un contrôle démocratique de la santé »

Le numéro entier

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