Hans-Rudolph Merz, épicier en chef de la droite, avait le sourire des grands jours en annonçant que les comptes de la Confédération allaient connaître, cette année déjà, une embellie spectaculaire. Sur la base des données recueillies à la mi 2006, les recettes devraient augmenter de 1,4 milliard, tandis que les dépenses devraient baisser de 200 millions. Au total: retour aux chiffres noirs et un excédent de 1,1 milliard au lieu des 600 millions de déficits budgétés. Alors, de quoi se réjouir ? Pas vraiment.
La logique est imparable : on prévoit des rentrées fiscales en baisse et des dépenses en hausse, afin de justifier les coupes dans les budgets. Puis, lorsque les recettes se trouvent comme par hasard être meilleures que les prévisions, on pousse les hauts cris à lidée que cet argent pourrait être dépensé. Non ! nous disent en cur UDC, PDC et Radicaux, hors de question de revenir sur les coupes effectuées; largent doit être affecté au service de la dette, ou mieux, servir à baisser les impôts ! Ainsi se constitue lengrenage infini de la politique des caisses vides. Les déficits justifient des coupes dans les prestations, les surplus entraînent des baisses dimpôts pour les plus riches. Et ce, jusquà lasphyxie.
Comment faire pour contrer la droite et sa spirale antisociale ? En réaffirmant la nécessaire solidarité des membres dune communauté politique; solidarité qui passent par des impôts justes. Cest ce que demandera linitiative socialiste qui devrait être lancée en septembre. Mais aussi, en réaffirmant la nécessité dun financement durable des prestations sociales. Hasard du calendrier, cest justement ce que propose linitiative COSA sur laquelle nous voterons en septembre. La gauche ne doit pas laisser passer ces occasions.