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La gauche, Blocher et Hildebrand

Notre texte sur la démission de Philipp Hildebrand a provoqué de nombreuses réactions, dont celle de Dan Gallin que l’on peut lire ici. Sur le fond de l’affaire, la rédaction maintient bien sûr sa position, qui tenait en trois éléments principaux: les agissements de Philipp Hildebrand sont inadmissibles et rendaient sa démission inévitable, le fait que l’affaire ait été éventée par Blocher et la Weltwoche ne devait pas conduire à soutenir Hildebrand, le soutien quasi unanime que ce dernier a reçu n’a fait que renforcer l’UDC dans sa posture du preux chevalier luttant contre les «élites corrompues». Ne pas reconnaître que le président de la BNS était indéfendable dès qu’il a admis les actes qu’on lui reprochait (en accusant dans un premier temps sa femme d’en être responsable) tient de l’erreur de jugement politique.

Quant au contexte politique, si Blocher et l’UDC mènent en effet une croisade contre la BNS depuis de longs mois, leurs adversaires n’en sont pas pour autant soucieux de la seule stabilité des institutions, comme on a pu le lire. Quand des journaux comme Le Temps ou Bilan soutiennent Hildebrand jusqu’à sa démission (et même après), on devrait comprendre que l’affaire ne se résume pas à l’affrontement entre Blocher et un « front républicain » qui devrait nécessairement englober la gauche. La réalité, c’est que certaines forces économiques naguère protégées par le Parti radical – par exemples les banques – le sont désormais par l’UDC.

Notre objectif n’était nullement d’encenser Blocher – qu’on relise notre texte pour s’en convaincre – mais bien de rappeler que les actes d’Hildebrand étaient politiquement condamnables, et que le fait qu’ils ne tombent pas sous le coup d’un règlement interne l’était encore davantage. Mais de cela, plus personne ne disconvient aujourd’hui. Il nous semblait également important de condamner l’unanimisme du soutien à Hildebrand dans les premiers jours de janvier, un unanimisme qui a bien sûr joué en faveur de l’UDC et de Blocher. Celui-ci était sorti affaibli des dernières élections fédérales, il lui aura suffi d’un coup bien monté pour se replacer au centre de la vie politique suisse, avec l’aide involontaire de celles et ceux qui voulaient le combattre.

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