La rédaction •
Avec la sortie du numéro 182 de Pages de gauche dont le dossier est consacré aux aéroports, Pdg publie en libre-accès l’introduction de ce dernier afin d’en donner un aperçu. Pour recevoir le numéro en entier et soutenir une presse de gauche indépendante, abonnez-vous !
Dans ce numéro, nous allons nous pencher sur la question des aéroports, espaces au service de la collectivité, qui, touchés par une privatisation rampante, semblent désormais constituer un lieu dont l’organisation et les pratiques sont régies et soumises par les lois de l’offre et de la demande, plutôt que portées par l’ambition de satisfaire l’intérêt général du plus grand nombre. Cristallisant les dérives actuelles de notre société, les aéroports apparaissent, à la lumière de notre dossier, comme une zone de non-droit à bien des égards, en termes de justice sociale, fiscale et climatique notamment, mais aussi en termes de droits humains.
Comme nous le verrons, les logiques néolibérales et le phénomène de privatisation des aéroports aboutissent à des dérives qui s’inscrivent à la fois dans un court terme, à l’image de la dégradation des conditions de travail des employé·e·s, mais aussi dans un terme plus long, notamment lorsqu’il s’agit de questions liées à l’écologie. Au fur et à mesure des enjeux qui seront explorés au sein de ce dossier, il sera ainsi question de dresser le constat des diverses décadences de l’aéroport induites par l’économie capitaliste globalisée.
En parallèle, cet aperçu nous rappellera l’importance d’œuvrer à l’encontre de la privatisation. Car si les aéroports peuvent sembler être des lieux singuliers sortant de l’ordinaire, nous vous invitons ici à les considérer comme un exemple de ce qu’il advient lorsque l’euphorie privatisatrice dicte les règles d’un espace supposé répondre avant tout aux intérêts de la population. Afin d’éviter que ce schéma se reproduise au sein d’autres sphères des services publics, il est alors nécessaire de reprendre les rênes en luttant en faveur d’une réappropriation de ces lieux et d’une réinscription des principes de justice sociale, fiscale et écologique dans leur paysage.
Cet article a été publié dans Pages de gauche n° 182 (hiver 2021-2022).