11 septembre 1973

À l’occasion des 50 ans du coup d’État de Pinochet au Chili, nous republions l’édito de notre numéro de septembre 2003.


Un anniversaire empreint de tristesse et de rage. Une date gravée à tout jamais dans la mémoire. Un acte infâme qui dévoile la face ignoble se cachant derrière le masque lisse du capitalisme. Voilà trente-trois ans que la gauche chilienne a permis à Salvador Allende d’assumer la présidence de son pays. L’engagement infatigable de ses activistes politiques, ses militants syndicaux et ses dirigeantes populaires, le soutien joyeux de ses chanteurs, ses actrices et ses poètes avaient alors été porteurs d’un immense espoir.

La fameuse Unidad popular déclara que son action visait la construction d’un Chili socialiste dans le respect des institutions de la démocratie bourgeoise. Parce qu’elle a prôné la démocratisation de l’économie, parce qu’elle est devenue une référence pour les socialistes à travers le monde et parce qu’elle s’est confrontée à l’Empire américain, la gauche chilienne a été réprimée jusqu’au sang par les assassinats, les disparitions, la torture, l’emprisonnement et la mise en exil. Le 11 septembre 1973, les forces armées chiliennes sous l’instigation de l’impérialisme américain et de la classe dominante indigène ont brisé son aspiration à une société meilleure. La lutte, les espoirs et la foi de nos camarades chiliens dans le socialisme démocratique méritent plus qu’un vibrant hommage. Elles doivent également nous guider dans notre action, ici et maintenant, pour une Suisse plus juste afin que l’exemple de celles et ceux qui se sont battus au Chili ne reste pas seulement un souvenir mais alimente nos combats d’aujourd’hui.

Lire le dossier paru dans Pages de gauche no 15 (septembre 2003): «Le Chili d’Allende: une expérience exemplaire».

antoine_chollet