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Travailler pour être (statistiquement) pauvre

L'Office fédéral de la statistique (OFS) a publié récemment des données concernant la pauvreté en Suisse et notamment le taux de pauvreté des personnes en âge de travailler.

Le rapport de l'OFS confirme ce que l'on savait déjà : les familles monoparentales, les personnes de nationalités étrangères, les travailleurs non-qualifiés sont plus exposés que les autres.

Même s'il s'agit de garder un regard méthodologique critique, sur la base des chiffres présentés par l'OFS, on pourrait quelque peu se réjouir. En effet, la pauvreté aurait très légèrement diminué dans la première moitié des années 2000, le taux de pauvreté s'établissant à 8,5% en 2005 (ce qui représente 360'000 personnes âgées de 20 à 59 ans). Rappelons que l'on parle de pauvreté absolue, soit par rapport à un seuil de pauvreté fixe, allant de 2'200.- pour une personne seule à 3'550.- pour un couple sans enfant et à 4'600.- pour un couple avec 2 enfants.

D'une manière quelque peu ironique (ou est-ce du cynisme ?), l'OFS conclut que comme environ une personne en âge de travailler sur onze est touchée par la pauvreté contre « seulement » une personne active sur vingt-cinq (les « working poor »), cela montre que le travail réduit la probabilité d'être pauvre. Ouf, sauvé !

Si l'OFS est obligée de rappeler ce qui devrait être une évidence, cela indique bien que le travail a été déqualifié et que l'exploitation, loin de régresser, progresse.

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