Il est des jours où la lecture matinale des journaux devrait être proscrite…
Dans 24H00 j'apprends que le conseiller fédéral socialiste Leuenberger appelle non seulement à cesser la grève dans l'affaire CFF cargo, mais qu'il le fait en des termes proprement ahurissants: "Il y a un temps pour refuser de travailler, et un temps pour travailler pour son canton et son pays". Quelqu'un peut-il expliquer à ce monsieur que les travailleur/se-s sont un peu plus préoccupés par leurs conditions de vie concrètes que par la grandeur ou le rayonnement du pays?
Quand Maurice Thorez, le leader staliniste du Parti communiste français avait exhorté les ouvrier/ères s en grève en 1936 à cesser leur combat et ne surtout pas faire la révolution, il avait au moins l'excuse que certaines revendications avaient été satisfaites: « Il faut savoir terminer une grève dès que satisfaction a été obtenue ». Pour le camarade Moritz, le bien supérieur de la nation semble s'être substitué à la défense des travailleur/se-s.
Dans le Courrier, j'apprends que le Conseil d'Etat neuchâtelois, à majorité de gauche, par la voix de l'ancien syndicaliste Fernand Cuche, est en train de concocter un projet de privatisation du service cantonal des automobiles (SCAN). Il y a quelques mois à peine, un projet identique avait été refusé en votation populaire dans le Canton de Vaud, grâce à la mobilisation unitaire des syndicats et de l'ensemble de la gauche. Mais il est vrai que dans le Canton de Vaud, le projet émanait de la droite…
La participation au pouvoir, décidemment, semble rendre plus qu'aveugle. Camarades, encore un effort pour être de vrais libéraux…