Introduction au dossier sur les transports : où va la Suisse ?

La rédaction •

Avec la sortie du numéro 192 de Pages de gauche dont le dossier est consacré aux transports, Pdg publie en libre-accès l’introduction de ce dernier afin d’en donner un aperçu. Pour recevoir le numéro en entier et soutenir une presse de gauche indépendante, abonnez-vous!


La politique des transports est confrontée à de multiples problèmes en Suisse. Ils relèvent en premier lieu de décisions managériales à courte vue, considérant que la gestion des entreprises de transports répond à une pure logique de marché. Or c’est souvent ce qui ne fonctionne pas ailleurs (concurrence, baisse des moyens publics, personnel à flux tendu, manque d’investissement dans les infrastructures). Les dégâts sur les infrastructures et le personnel sont sérieux et mettent en danger la santé des salarié·e·s et, bientôt, des usagères·ers. L’action syndicale est dès lors plus que jamais indispensable pour garantir le maintien d’un service public des transports et éviter que sa lente dégradation devienne le prétexte à une privatisation dont les effets seraient catastrophiques d’un point de vue social et environnemental.

Le deuxième problème concerne les décisions publiques liées au domaine des transports. La droite soutient avec acharnement le trafic individuel motorisé, à la fois dans les villes (pensant probablement que des centres-villes complètement congestionnés seraient le signe d’une grande vitalité économique…) et entre ces dernières (soutenant au détriment du rail l’élargissement sans fin d’autoroutes afin d’aggraver ladite congestion dans les agglomérations). Il s’agit d’une politique des transports totalement passéiste, qui préfère Los Angeles à Bâle, et fait comme si les questions écologiques n’existaient pas, et contre laquelle il faut lutter. L’action des associations de défense des mobilités douces et collectives est sur ce point déterminante.

Enfin, le troisième problème a trait aux relations de la Suisse avec l’UE, dans le cadre de la négociation de nouveaux accords. Comme les exemples suédois et anglais l’ont montré, l’ouverture à la concurrence dans le secteur des transports est une catastrophe qui dégrade le service offert à la population, renchérit les liaisons qui n’ont pas été supprimées, et menace la sécurité de tout le monde. Ici aussi, un large front devra s’y opposer.

Cet article a été publié dans Pages de gauche n° 192 (été 2024).

Crédit image: image prise par Yves Sancey

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