Quelle politique culturelle en Suisse?

La rédaction •

Avec la sortie du numéro 190 de Pages de gauche dont le dossier est consacré aux politiques culturelles suisses, Pdg publie en libre-accès l’introduction de ce dernier afin d’en donner un aperçu. Pour recevoir le numéro en entier et soutenir une presse de gauche indépendante, abonnez-vous!


On peut à bon droit se demander s’il existe une politique de la culture en Suisse. La confédération s’en est très longtemps désintéressé, et ses dépenses dans le domaine demeurent extrêmement faibles encore aujourd’hui. La droite s’est toujours appuyée sur le mécénat privé pour assurer le financement d’une culture ne visant nullement à être partagée, avec au surplus des prix d’accès suffisamment élevés pour éviter que la plèbe ne vienne déranger cet entre-soi. Les cantons ne sont guère plus engagés dans ce domaine, et le sont surtout de manière très inégalitaire, si bien que ce qui tient lieu de politique culturelle dans notre pays est pour l’essentiel assuré par des villes. Or on sait que la plupart d’entre elles, contrairement aux autres échelons, ont des majorités de gauche parfois anciennes. En d’autres termes, la culture est donc l’un des rares domaines où une politique publique de gauche est possible en Suisse, sans interférences trop importantes des cantons ou de la confédération. C’est l’une des raisons qui ont conduit Pages de gauche à proposer un dossier sur ce thème.

La rédaction a réalisé des entretiens avec deux magistrat·e·s dirigeant des administrations chargées de mettre en œuvre des politiques culturelles, au niveau cantonal et communal. La Conseillère d’État tessinoise Marina Carobbio Guscetti et le Conseiller administratif de la ville de Genève Sami Kanaan s’expriment sur leurs conceptions respectives de leurs responsabilités politiques.

La crise du Covid a révélé de nombreux dysfonctionnements du monde culturel, s’agissant en particulier des conditions salariales et de l’accès aux assurances sociales. Pour en parler, nous avons rencontré Estelle Revaz, Conseillère nationale PS, qui s’est beaucoup engagée sur ce sujet durant la pandémie.

Le dossier se clôt sur des articles consacrés à #MeToo, ainsi qu’à la sous-représentation des femmes et des personnes afro-descendantes dans le monde de la culture, rappelant que ce dernier est traversé par les mêmes questionnements que le reste de la société. Marqué autant par la domination masculine que l’hégémonie blanche, ce milieu entame, sous la pression de nombreux collectifs, une réflexion sur son manque de diversité.

Cet article a été publié dans Pages de gauche n° 190 (hiver 2023-2024).

Crédit image: Archives de l’Etat de Fribourg (AEF)

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