Le patronat se cache derrière l’argument des CCT pour refuser des progrès sociaux.
Il est toujours intéressant de noter à quel point les politiciens bourgeois sont des fans inconditionnels des CCT… A les entendre, tout doit se régler par l’intermédiaire du fantastique partenariat social à la sauce helvétique. Quand la gauche veut parler d’un salaire constitutionnel minimum, on lui répond que ce n’est pas le bon endroit, qu’il y a les CCT pour cela. Idem pour l’introduction d’un congé paternité, l’augmentation des vacances, etc. La liste est bien longue, car dès que la gauche tente d’améliorer la législation en faveur des salarié-e-s, la rengaine des bourgeois revient inlassablement. Les partis de droite sont-ils vraiment intéressés à la conclusion de CCT ou s’agit-il uniquement d’un argument standard pour dégager les revendications des salariés en corner? Il semble que les faits nous prouvent un fort penchant des bourgeois pour cette stratégie footbalistique ultra défensive. Quelques exemples concrets:
1. Libre circulation des personnes: L’UDC rejette les mesures d’accompagnement car elles donnent une trop grande place aux salarié-e-s (site de l’UDC). Or parmi ces mesures d’accompagnement figurent notamment des éléments visant à faciliter l’extension du champ de validité des CCT.
2. CCT de la Construction: la Société suisse des entrepreneurs (SSE) a dénoncé la CCT, rompu le partenariat social ainsi que les négociations conventionnelles. Soutenu par la droite parlementaire et son chef de fil Blocher, la SSE expose directement les salarié-e-s à une sous-enchère salariale.
3. Révision de la loi sur le personnel fédéral (Lpers). L’article 38 de cette loi prévoit que les conditions de travail du personnel des CFF, La Poste et Swisscom sont réglées dans des conventions collectives de travail. Nous savons déjà que des parlementaires de droite veulent purement et simplement supprimer cet article.
On pourrait multiplier les exemples démontrant que les partis bourgeois combattent dans les faits les CCT. Pis encore, ils combattent l’esprit même du partenariat social. Un tour sur le site de l’UDC et l’on découvre toute leur haine des syndicats. Dès lors, comment croire qu’ils souhaitent régler les conditions de travail entre partenaires sociaux? La véritable volonté des bourgeois est bel et bien de voir les conditions de travail suivre la loi du marché, sans mesures de protection particulières. Nous savons pertinemment ce que cela signifie pour les salarié-e-s de notre pays.