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Le retard de la Suisse romande

La métropole lémanique est certainement la moins visionnaire en matière de politique des transports. La métropole bernoise et surtout zurichoise ont une sérieuse longueur d’avance dans le développement de transports publics efficaces. La principale raison de ce retard est le manque d’investissements. Il est vrai que les cantons romands n’ont pas les mêmes moyens que Zurich: pendant que ce canton investit massivement et construit un formidable réseau RER, Genève a eu besoin de plus d’un siècle pour concrétiser la CEVA. Force est donc de constater que la mise en place d’infrastructures pose des problèmes considérables de ce côté de la Sarine.

Ce manque de vision ne date pas d’aujourd’hui. L’engouement pour l’automobile depuis les années 50 a eu raison d’un mode de transport particulièrement efficace en milieu urbain: le tram. Dans bien des villes romandes, les trams ont été supprimés au profit de la voiture. Nous payons aujourd’hui cette erreur. Plusieurs villes, dont Genève, tentent de réhabiliter ce mode de transport aussi rapide que confortable. Si l’on veut promouvoir l’utilisation des transports publics, il faut que ces derniers soient rapides, accessibles, agréables et économiques. En outre, il est important d’explorer toutes les alternatives pour faire face à l’augmentation constante des pendulaires, aussi bien pour les déplacements au sein de l’agglomération (par ex. banlieue – centre-ville), au sein de la métropole (par ex. Lausanne – Genève) et enfin entre les métropoles (par ex. lémanique et bernoise).

A l’image de certaines villes européennes, d’importants aménagements doivent être entrepris: création de pistes cyclables, parkings vélo, cheminements piétonniers, etc. En ce qui concerne les déplacements au sein de la métropole lémanique, la troisième voie ferroviaire entre Genève et Lausanne est essentielle. Un complément intéressant pourrait aussi venir du lac Léman. Grâce à des navettes rapides, il est envisageable d’imaginer l’ouverture d’une ligne lacustre entre Thonon – Morges – Genève par exemple, en offrant l’avantage de déposer leurs voyageurs au cœur de Genève. L’ouverture réussie d’une ligne entre Nyon et Chens (F) démontre qu’il y a un potentiel à explorer.

Enfin, il faut penser à améliorer les liaisons entre le bassin lémanique et la capitale helvétique. Des millions sont consacrés pour réduire le temps de trajets entre Zurich et Berne. Pendant ce temps, les pendulaires romands serpentent à travers la campagne fribourgeoise sans espoir de voir leur situation s’améliorer. Dans tous les cas, il n’y a pas de secret: il faut oser investir.

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